Dis maman, qu’as-tu fait pour me sauver ?

Lorsque mon fils me dit « quand je serai papa je ferai telle ou telle chose… » je ne peux m’empêcher de penser… Mon chéri, pourras-tu seulement être papa ? Est-ce que l’avenir te le permettra ? Ne seras-tu pas stérile avec toutes les cochonneries environnantes ? Et si par chance tu connais ce bonheur, est-ce que ce sera réellement un bonheur ou bien tu connaîtras les soucis d’un enfant malade ou malformé ? Est-ce que ton avenir sera rythmé par les catastrophes naturelles de plus en plus nombreuses, conséquence de nos abus d’aujourd’hui ? Est-ce que tu pourras te nourrir convenablement ? Est-ce que les aliments biologiques existeront encore ou bien terre, eau et air seront trop pollués ?

Et lorsque tu me diras «  Dis maman, qu’as-tu fais pour me sauver ? » Je te dirai…

…que l’on t’a nourri 100% bio à la maison…

…que ta peau et tes cheveux n’ont connu que le savon, tes vêtements d’occasion la lessive home made et notre intérieur n’a pas été pollué par des produits nocifs…

…que l’on t’a transmis la valeur des plats faits maison, de la saveur des légumes du jardin ou de notre petit maraîcher bio…  que l’on t’a expliqué pourquoi on évitait les supermarchés…

…que l’on t’a appris à ne pas gaspiller l’eau ou l’électricité, non pas par souci d’économie mais parce qu’en plus cela polluait encore davantage notre planète…

…que l’on t’a appris à réparer plutôt que de jeter, à fabriquer plutôt que d’acheter… et tu nous le rendais bien par tes « merci » et tes yeux qui pétillaient à chaque bricolage…

…que l’on t’a appris à faire attention à tous nos déchets, à récupérer, à acheter des jouets d’occasion, à te contenter de peu…

…que l’on t’a appris à écouter le chant des oiseaux, à t’émerveiller devant un papillon ou un coucher de soleil…

…que l’on t’a appris que l’amour était la plus grande des valeurs, et l’amour de notre Terre aussi…

Mais je te dirai aussi

… que j’ai fait de petits gestes quotidiens mais n’ai pas eu le courage d’accomplir de grandes choses…

… que je faisais chaque jour 80 km seule dans ma voiture à moteur diesel pour aller travailler…

… que je fréquentais parfois les supermarchés, pour dépanner ou par facilité…

… que j’ai renoncé à parler écologie, argumenter ou essayer de faire changer d’avis les autres qui étaient à mille lieues de s’y intéresser vraiment…

… que parfois j’essayais quand même de semer des petites graines dans l’esprit des gens, mais je restais frustrée de faire si peu…

… que je me sentais différente, à la marge, parfois incomprise…

… que j’avais chaque jour la boule au ventre sans pouvoir en parler…

… que je pensais beaucoup à ton avenir, oui je sais il ne fallait pas penser mais plutôt agir…

… que tu es malheureusement né dans une société où les gens préféraient sacrifier leurs enfants plutôt que leur petit confort personnel.

Alors ils mangeaient tous les jours de la viande « parce qu’ils ne pouvaient pas s’en passer » ; ils changeaient régulièrement de vêtements pour être à la mode parce que l’apparence a tellement d’importance ; ils achetaient des boissons et des sodas dans du plastique parce que bon, il faut bien se faire plaisir quand même ; ils préféraient manger des cochonneries suremballées parce que le bio était soi-disant trop cher et qu’il valait mieux économiser quelques euros pour des petits plaisirs personnels ; ils lavaient tout avec des produits nocifs car « ça sentait bon le propre » ; ils utilisaient de l’eau potable pour les toilettes alors que les nappes phréatiques s’asséchaient ; ils voyageaient en avion parce qu’ils voulaient découvrir le monde ; et surtout ils ne changeaient rien à leurs habitudes, parce qu’ils estimaient que ce n’était pas à eux de le faire !  Il ne se passait pas un jour sans que les médias parlent d’une extinction d’espèce, du dérèglement climatique, d’un nouveau rapport scientifique remettant en cause notre mode de consommation. Ils tiraient la sonnette d’alarme mais personne ne l’entendait. À quoi bon, ils se disaient « on n’a qu’une vie il faut en profiter » et se souciaient bien peu de l’avenir de leurs enfants. Il faut dire qu’on ne les accompagnait pas trop vers un changement de mode de vie, car la surconsommation menait le monde. Et comme de bons moutons de Panurge, ils surconsommaient. Ils imaginaient les problèmes arriver dans un futur si lointain qu’ils étaient capables de donner des millions d’euros en quelques heures par solidarité pour un monument témoin de notre passé, mais n’investissaient pas un centime pour assurer leur futur, ton futur et celui de tes enfants.

Alors toi, lecteur courageux qui a lu cet article jusqu’au bout, es-tu prêt à sacrifier ton petit confort quotidien pour sauver tes enfants ?

Personne n’est parfait et seul il est difficile de faire bouger les choses. Mais ensemble, on peut réellement agir. Si demain plus personne n’achète de coca (pour ne citer que lui) pour éviter les plastiques, est-ce que la marque ne trouverait pas subitement une alternative ? C’est un exemple parmi tant d’autres.

Nous avons le pouvoir, mais nous ne savons pas l’utiliser !

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Belsai dit :

    Bcp ne sont pas prêts … Ou alors sont défaitiste (genre il est trop tard). Moi je pense que notre façon de faire est transmise à nos enfants, qui le transmettrons … etc … A nous de montrer aux autres aussi que notre façon de faire n’est pas une mode (certains le pensent), et que c’est bien plus simple qu’ils ne le pensent.

    Aimé par 1 personne

  2. J’aurais pu écrire cet article, je pense exactement la même chose. Et non vous n’êtes pas seule, nous sommes quelques uns, voire beaucoup, à penser et à agir comme cela. Moi je n’hésite pas à convertir les gens, à cribler mon mur facebook avec des messages politiques, certains doivent me haïr, d’autres être fortement agacés, certains amis partiront. Tant pis, ils reviendront plus tard quand ils auront évolué! Je le fais quand même parce que c’est pour le moment mon seul moyen d’action.

    J’aime

  3. Alain Aubry dit :

    Je pense comme toi. La vie est importante et il faut la protéger.
    Bonne journée

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s